ladĂ©couvrir ainsi quâelle est. On est donc bien fondĂ© Ă parler de la vĂ©ritĂ© au singulier et en un sens absolu. La vĂ©ritĂ© est ce qui se reconnaĂźt : on peut dĂ©cliner cette idĂ©e selon diverses modalitĂ©s (reconnaĂźtre une erreur, un crime, câest dĂ©voiler la vĂ©ritĂ© ; reconnaĂźtre câest aussi constater
Cordialement "Admettre la relativité des vérités conduit-il à renoncer à toute idée de vérité?" Bien distinguer les "vérités" relatives à telle ou telle époque et l'idée de vérité. Une idée c'est ce à quoi rien de sensible ne correspond, autant dire que c'est un idéal, une sorte de principe régulateur qui permet de repérer
LavĂ©ritĂ© est que le nom de Dieu figure des milliers de fois dans les vieux manuscrits de la Bible. Par consĂ©quent, JĂ©hovah veut que vous connaissiez son nom et que vous lâutilisiez. En quelque sorte, il se sert de la Bible pour se prĂ©senter Ă vous. 15.
RenoncerĂ l'idĂ©ale de vĂ©ritĂ©, ce n'est pas douter ; c'est renoncĂ© Ă rechercher la vĂ©ritĂ©, Ă penser, Ă s'interroger, Ă reconnaĂźtre la pensĂ©e rationnelle comme capable d'Ă©laborer des vĂ©ritĂ©s universelles. Mots clĂ©s âą douter : ĂȘtre dans l'incertitude, hĂ©siter, soupçonner.
RenoncerĂ la vĂ©ritĂ© c'est avoir conscience qu'il existe une vĂ©ritĂ© alternative capable de fragiliser l'Ă©quilibre imparfait sur lequel repose nos croyances/ vĂ©ritĂ©s/ convictions. Face Ă l'ampleur de la menace qu'une vĂ©ritĂ© alternative reprĂ©sente, certains choisissent de protĂ©ger ce fragile Ă©quilibre tandis que d'autres, prĂȘts Ă revoir leur systĂšme de valeur/ schĂ©ma de pensĂ©e
Vay Tiá»n Nhanh Chá» Cáș§n Cmnd. Hier, nous avons parlĂ© du fait de faire confiance Ă Dieu. Aujourdâhui, jâaimerais que nous puissions prendre chacun, personnellement du temps pour identifier les mensonges que nous croyons Ă propos de Dieu. Câest un exercice libĂ©rateur qui remet Dieu Ă Sa vraie place dans nos cĆurs. Il est le Dieu tout puissant et câest Ă©galement Un pĂšre qui aime Ses enfants. Vous vous demandez pourquoi vous devez faire un tel exercice ? Parce-que ça vous permet dâidentifier et de refuser les mensonges de lâennemi ! Lorsque Dieu nous parle, Ses rĂ©ponses nous parviennent avec nos propres filtres. En dâautres mots, nous recevons les conseils ou les recommandations de Dieu Ă travers ce quâil y a dans notre cĆur. Sâil y a de la peur, des doutes, de mauvaises croyances sur la nature de Dieu, nous risquons dâinterprĂ©ter de façon erronĂ©e ce qui a Ă©tĂ© dit. Et ceci est valable lorsque Dieu nous a parlĂ© directement dans notre moment de priĂšre, ou lorsque nous recevons une prophĂ©tie dâune autre personne. LâĂ©tat de votre coeur vous aide Ă entendre la voix de Dieu et Ă comprendre Sa volontĂ©. Jâaimerais vous inviter Ă faire cet exercice simple notez tout ce que vous pensez au fond de votre cĆur sur Dieu. Vous devez ĂȘtre honnĂȘte dans cet exercice, car pour des chrĂ©tiens, il est parfois difficile dâadmettre quâils ont cru des mensonges de lâennemi sur Dieu. Demandez Ă Dieu de vous libĂ©rer des pensĂ©es mensongĂšres et dâenlever de votre coeur toute barriĂšre qui vous empĂȘche de vous approcher librement de Lui. Nâoubliez pas que vous ĂȘtes Son enfant et que Dieu vous aime de maniĂšre inconditionnelle. Dans son livre âLe libĂ©rateurâ de Neal Anderson propose un exercice de dĂ©livrance puissant. Il faut Ă©numĂ©rer chaque mensonge et le remplace par la vĂ©ritĂ© de la maniĂšre suivante â Je renonce au mensonge qui prĂ©tend que Dieu Mon PĂšre est distant et indiffĂ©rent. â Jâaccepte avec joie la vĂ©ritĂ© qui affirme que Dieu Mon PĂšre est proche et concernĂ© Tu sais quand je mâassieds et quand je me lĂšve, Tu pĂ©nĂštres de loin ma pensĂ©e ;Tu sais quand je marche et quand je me couche, Et tu pĂ©nĂštres toutes mes voies. Car la parole nâest pas sur ma langue, Que dĂ©jĂ , ĂŽ Ăternel ! tu la connais entiĂšrement. Tu mâentoures par derriĂšre et par devant, Et tu mets ta main sur moi. Psaumes 139 â Je renonce au mensonge qui prĂ©tend que Dieu Mon PĂšre est sĂ©vĂšre et exigeant. â Jâaccepte avec joie la vĂ©ritĂ© qui affirme que Dieu Mon PĂšre est accueillant et rempli de joie et dâamour. LâĂternel, ton Dieu, est au milieu de toi, comme un hĂ©ros qui sauve ; Il fera de toi sa plus grande joie ; Il gardera le silence dans son amour ; Il aura pour toi des transports dâallĂ©gresse. Sophonie â Je renonce au mensonge qui prĂ©tend que Dieu Mon PĂšre est soucieux de supprimer tous les bons cĂŽtĂ©s de la vie. â Jâaccepte avec joie la vĂ©ritĂ© qui affirme que Dieu Mon PĂšre est digne de confiance et dĂ©sireux de me donner une vie abondante, Sa volontĂ© est bonne, agrĂ©able et parfaite Les bontĂ©s de lâĂternel ne sont pas Ă©puisĂ©es, Ses compassions ne sont pas Ă leur terme ; Elles se renouvellent chaque matin. Oh ! que ta fidĂ©litĂ© est grande ! Lamentation 3 Constituez votre propre liste et chaque fois, trouvez dans la Bible la rĂ©ponse de Dieu Ă ce mensonge et Ă cette peur en vous. Faites-le autant de fois que possible et laisser votre coeur sâimprĂ©gner de lâamour de Dieu pour vous. Notre priĂšre du jour se base sur le verset suivant Il lâa trouvĂ© dans une contrĂ©e dĂ©serte, Dans une solitude aux effroyables hurlements ; Il lâa entourĂ©, il en a pris soin, Il lâa gardĂ© comme la prunelle de son oeil, Pareil Ă lâaigle qui Ă©veille sa couvĂ©e, Voltige sur ses petits, DĂ©ploie ses ailes, les prend, Les porte sur ses plumes. » DeutĂ©ronome 32 Mon PĂšre cĂ©leste, je sais que je suis la prunelle de Tes yeux. Je te remercie pour la libertĂ© que Tu me donnes de marcher par la foi et non par la peur. Dans Le Nom puissant de JĂ©sus. Amen
Analyse du sujet vrai valeur absolue ou relative rĂ©flexion sur lâavancĂ©e de la connaissance humaine. la vĂ©ritĂ© serait un rapport dâĂ©quivalence entre le rĂ©el et la connaissance humaine sur ce dernier. Mais la vĂ©ritĂ© reste une notion transcendantale, non dĂ©finissable en tant que telle. Il sâagira donc de faire Ă©voluer sa dĂ©finition au cours de votre travail, entre vĂ©ritĂ© absolue, relative ou valeur que la connaissance humaine poursuit. -la science » renvoie au domaine scientifique traitĂ© dans le programme dans le champ la raison et le rĂ©el lui-mĂȘme divisĂ© entre diffĂ©rentes disciplines comme les mathĂ©matiques, la biologie, la physique, lâastronomieâŠIl faut aussi veiller Ă Ă©largir les champs et ne pas restreindre votre dissertation aux seules sciences dures mathĂ©matiques, physique, biologie⊠mais penser aussi aux sciences sociales histoire, gĂ©ographie, sociologie, psychanalyseâŠ. La science se caractĂ©rise par son processus particulier de recherche de la vĂ©ritĂ©. On associe souvent ce qui est scientifique » Ă ce qui est vrai » car la science a une mĂ©thode fondĂ©e sur des observations objectives vĂ©rifiables et des raisonnements rigoureux qui recherche des connaissances Ă valeur universelle sur le rĂ©el. la science est le domaine privilĂ©giĂ© de la vĂ©ritĂ©, câest par le processus scientifique rĂ©glĂ© par des mĂ©thodes de recherche objectives car reproductibles et vĂ©rifiables observation, expĂ©rimentation que lâon peut obtenir des connaissances proprement vraies ». -degrĂ© de vĂ©ritĂ© que lâon peut atteindre ?Le sujet comprend ici une partie dĂ©finitionnelle quâest-ce qui peut ĂȘtre dit vrai » ? -La pluralitĂ© des domaines de recherche du vrai nâappelle-t-elle pas une redĂ©finition de la vĂ©ritĂ© ? -toujours dĂ©finitivement ? notion temporelle, ou absolue / relative Ă une Ă©poque, aux mĂ©thodes, dĂ©couvertes, instruments ⊠-nâest-elle pas dans son fond, sa dĂ©finition toujours rĂ©futable ? le fait que ce soit scientifique confĂšre-t-il immĂ©diatement une vĂ©racitĂ© ? -vrai vĂ©ritĂ© matĂ©rielle/ formelle ; de fait/ de raison problĂ©matique vĂ©ritĂ© dĂ©finitive condition et ruine de la science car Ă la fois ce qui la dĂ©finit en lâopposant Ă la variation et la fluctuation, la relativitĂ© de lâopinion et ce qui supprime empĂȘche toute recherche en science, progrĂšs scientifique. PremiĂšre partie. En thĂ©orie, ce qui est scientifique est toujours vrai la vĂ©ritĂ© doit ĂȘtre dĂ©finitive. Un jugement concernant la rĂ©alitĂ©, quel que soit son domaine [sciences formelles mathĂ©matiques sciences humaines histoire, sociologie, sciences de la nature physique, biologie, etc.], doit, pour prĂ©tendre au statut de vĂ©ritĂ©, ne pas dĂ©pendre dâun point de vue individuel ni se prĂ©senter comme seulement relatif Ă une Ă©poque dĂ©terminĂ©e ou Ă une culture spĂ©cifique. Sous peine dâĂȘtre assimilĂ©e Ă une simple opinion, une vĂ©ritĂ© ne peut pas ne pas se caractĂ©riser comme dĂ©finitive. Il nây aurait pas de sens Ă affirmer que 2+2=4 » est vrai seulement pour ceux qui le pensent et quâil est possible que, demain, on dĂ©couvre que ce nâest pas le cas. Ou bien, dans ce cas, il faut ĂȘtre prĂȘt Ă renoncer Ă lâidĂ©e mĂȘme de vĂ©ritĂ© et Ă la remplacer par lâidĂ©e dâopinion vraisemblable quoique possĂ©dant seulement la probabilitĂ© dâĂȘtre confirmĂ©e Ă lâavenir mais quand ?. Les thĂ©ories scientifiques des connaissances vraies On peut penser ici dâabord au savoir mathĂ©matique. Les mathĂ©matiques sont un systĂšme de signes qui ont trait Ă lâabstraction. AppliquĂ©s au rĂ©el penser ici aux lois physiques, ils permettent dâexpliquer le fonctionnement du rĂ©el de façon systĂ©matique. Les mathĂ©matiques sont guidĂ©es par la logique de la dĂ©monstration et les Ă©noncĂ©s mathĂ©matiques sont donc vrais sâils sont logiques. On peut penser ici aux thĂ©orĂšmes de ThalĂšs ou de Pythagore. Comme lâillustre lâallĂ©gorie de la caverne dans la RĂ©publique de Platon, câest la rĂ©flexion philosophique seule qui peut permettre de dĂ©passer lâexpĂ©rience sensible trompeuse et illusoire pour parvenir Ă la vĂ©ritĂ©, Ă lâessence des choses. De mĂȘme, la science parvient Ă la vĂ©ritĂ© par un processus rĂ©glĂ© dont les Ă©tapes sont les suivantes observation, expĂ©rimentation, mise en thĂ©orie. Le rapport que la science entretient au rĂ©el est guidĂ© par lâobjectivitĂ©. Câest Ă dire que la communautĂ© scientifique cherche Ă se dĂ©partir de la subjectivitĂ©, notamment en crĂ©ant des expĂ©riences reproductibles donc vĂ©rifiables et Ă adopter un point de vue critique envers ses productions. DeuxiĂšme partie. En pratique, la vĂ©ritĂ© nâest jamais dĂ©finitive. ce qui est scientifique nâest pas toujours vrai, le statut de lâerreur en science, lâhistoire des sciences On ne parle pas de la science ou de ce qui est scientifique de maniĂšre uniforme. Ce qui est scientifique renvoie en vĂ©ritĂ© Ă une multitude dâapproches, de recherches de la vĂ©ritĂ© et donc peut-ĂȘtre de dĂ©finitions du vrai. Les mathĂ©matiques si elles semblent ĂȘtre toujours vraies et encore dans un systĂšme donnĂ© cf. gĂ©omĂ©trie non euclidienne ne constituent pas lâentiĂšretĂ© des sciences et on ne peut Ă ce titre attendre la mĂȘme exactitude ou le mĂȘme critĂšre de vĂ©ritĂ© pour les autres sciences. -on peut douter du potentiel absolu de la science dans la connaissance du vivant par exemple. Contrairement au champ mathĂ©matique, la biologie nâest pas abstraite. La matiĂšre quâelle Ă©tudie, le vivant, est par dĂ©finition changeante, plurielle et Ă©chappe souvent Ă la connaissance. -En ce qui concerne la science mĂ©dicale, on peut aussi observer quelques errances comme la thĂ©orie des 4 fluides dâHippocrate ou la pratique trĂšs dangereuse des saignĂ©es qui a perdurĂ© trĂšs longtemps et causer souvent plus de mal que de bien aux patients sur lesquels on la pratiquait. -Dâautres domaines, comme lâhistoire, ont une mĂ©thode qui leur permet dâĂ©laborer des connaissances dites vraies ». Lâhistorien est guidĂ© par lâobjectivitĂ©. Cela sâexprime notamment par la confrontation des sources archĂ©ologiques, archives, tĂ©moignages qui est au cĆur de son travail. Cela dit, cette mĂ©thode historique a Ă©tĂ© dĂ©finie assez rĂ©cemment, par lâĂ©cole des Annales, une Ă©cole dâhistorien qui a fixĂ© les principes de la recherche historique rigoureuse, dite scientifique ». Lâhistoire a longtemps Ă©tĂ© hagiographique » câest Ă dire quâelle visait a mettre en valeur le fait de grands hommes rois, saints qui faisaient commande Ă des historiens. La vĂ©ritĂ© historique nâest donc pas absolue, ce quâon voit aussi dans lâhistoire des mĂ©moires de la 2nde guerre mondiale ou de la guerre dâAlgĂ©rie. -La sociologie ou encore la psychanalyse sont dâautres domaines qui ne sont pas purement scientifiques mais oĂč des mĂ©thodes de recherche ont Ă©tĂ© mises en place pour permettre dâĂ©laborer des connaissances vraies car observables, vĂ©rifiables et objectives. Cet Ă©largissement des domaines nous a conduit Ă observer la relativitĂ© de la notion de vĂ©ritĂ©. Quel que soit le champ oĂč elle sâinscrive, la vĂ©ritĂ© semble ne pas ĂȘtre absolue, simplement donnĂ©e mais liĂ©e au progrĂšs des mĂ©thodes de connaissance. La science se dĂ©finit par son objet et une mĂ©thode appropriĂ©e -Pour ce qui est de lâastronomie, on peut penser aux erreurs qui ont Ă©tĂ© faites par le passĂ©. On a dâabord pensĂ© que la Terre Ă©tait plate ou encore que le Soleil tournait autour de la Terre. Il a fallu attendre que nos moyens techniques dâobservation progressent exemple tĂ©lescopes pour pouvoir Ă©laborer des thĂ©ories vraies. Ex Au cours des XVIIIe et XIXe siĂšcles, la thĂ©orie de Newton sera tenue pour une vĂ©ritĂ© dĂ©finitive et indĂ©passable que les faits corroborent excellemment. Marcelin Berthelot, ministre de lâInstruction publique, Ă©crit dans les annĂ©es 1880 que le monde est aujourdâhui sans mystĂšre» La physique newtonienne prĂ©voit une rotation du pĂ©rihĂ©lie des planĂštes le pĂ©rihĂ©lie dâune planĂšte est le point de son orbite oĂč elle se trouve le plus proche du Soleil. Or il se trouve que la rotation observĂ©e du pĂ©rihĂ©lie de la planĂšte Mercure ne correspond pas exactement Ă la thĂ©orie. Ce phĂ©nomĂšne ne peut ĂȘtre expliquĂ© par la physique newtonienne. Ce sera lâun des grands succĂšs de la relativitĂ© einsteinienne de rendre compte de lâorbite de Mercure. La thĂ©orie de la relativitĂ© dĂ©passe et rĂ©fute la physique newtonienne qui ne peut plus ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une vĂ©ritĂ© indiscutable. La rĂ©volution scientifique de la relativitĂ© vient bousculer la vision traditionnelle de la science. Comment a-t-on pu croire vraie pendant deux siĂšcles la thĂ©orie de newtonienne qui finalement ne lâĂ©tait pas ? Tout simplement parce quâelle Ă©tait remarquablement confirmĂ©e par lâexpĂ©rience. Mais une confirmation expĂ©rimentale, si elle constitue une intĂ©ressante prĂ©somption de vĂ©racitĂ© pour une thĂ©orie, ne peut jamais ĂȘtre Ă©rigĂ©e en preuve. Karl Popper Seul a un caractĂšre scientifique ce qui peut ĂȘtre rĂ©futĂ©. Ce qui nâest pas rĂ©futable relĂšve de la magie ou de la mystique» Ă proprement parler, la physique newtonienne nâa jamais Ă©tĂ© prouvĂ©e. Le philosophe anglais dâorigine autrichienne Karl Popper 1902 â 1994 remarque que la science ne peut se prĂ©tendre vraie si elle procĂšde par affirmations. En effet, une expĂ©rience dont le rĂ©sultat est celui prĂ©vu par une thĂ©orie ne prouve pas lâexactitude de ladite thĂ©orie, elle se contente de ne pas la rĂ©futer. Le fait de nâavoir jamais observĂ© un cygne qui ne soit pas blanc ne prouve pas la vĂ©racitĂ© de lâaffirmation tous les cygnes sont blancs». Par contre, un seul cygne noir suffit Ă la rĂ©futer. Les certitudes de la science ne peuvent donc porter que sur les rĂ©futations. La science est donc faite de conjectures, dâhypothĂšses que lâon ne tente pas seulement de confirmer mais aussi de rĂ©futer cf. Karl Popper Conjectures et RĂ©futations, Payot, 1985. La science nâest pas vraie, mais seulement conjecturale. Popper dĂ©finit le critĂšre de rĂ©futabilitĂ© comme la ligne de partage entre les disciplines scientifiques et le reste. Une thĂ©orie est scientifique si on peut essayer de la rĂ©futer, si elle joue son existence sur une expĂ©rience. Si la comĂšte de Halley revient Ă la date prĂ©vue, la conjecture newtonienne nâest pas rĂ©futĂ©e. Sinon elle lâest. Mais en donnant un tel poids Ă la rĂ©futation, Popper ne commet-il pas une faute logique ? Toute rĂ©futation sâappuie, en effet, sur une mesure dont on admet la validitĂ©. ConsidĂ©rer une mesure comme valable, câest supposer que les instruments de mesure ont fonctionnĂ© comme dâhabitude et, par consĂ©quent, tenir pour vraie la science de son temps. Sâil nâexiste pas de certitude mais seulement des conjectures, il est logiquement contradictoire de tenir les rĂ©futations pour certaines. Tous les cygnes ne sont pas blancs, ainsi que le prouve la photo dâun cygne noir. Sauf si la photo ou le cygne sont des faux. DâoĂč cette question les faits sont-ils vrais ? Si la Terre tourne autour du Soleil, les positions relatives des Ă©toiles fixes devraient changer car nous les regardons Ă partir de points de vue diffĂ©rents. Câest le phĂ©nomĂšne bien connu de la parallaxe qui explique, par exemple, que deux observateurs ne lisent pas tout Ă fait la mĂȘme heure sur une pendule Ă aiguilles pour peu quâils lâobservent de points diffĂ©rents. Copernic admet que la thĂ©orie hĂ©liocentrique qui situe le Soleil au centre de lâunivers implique une parallaxe saisonniĂšre de la positions des Ă©toiles les unes par rapport aux autres. Entre lâĂ©tĂ© et lâhiver, la Terre a bougĂ©, notre vision du ciel devrait donc se modifier. Pourtant, cet effet de parallaxe resta inobservable aux XVIe et XVIIe siĂšcles. On ne manqua donc pas dâopposer cette rĂ©futation Ă GalilĂ©e. Ă tort, car câest la distance trĂšs grande des Ă©toiles qui rendait cette parallaxe inobservable Ă lâĂ©poque. Lâobjection ne rĂ©futait donc pas lâhĂ©liocentrisme lui-mĂȘme mais seulement la distance supposĂ©e des Ă©toiles. Seulement, en pratique, les vĂ©ritĂ©s scientifiques, sans ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme seulement provisoires, font lâobjet dâun questionnement permanent dans le but de les remettre en question et de les tester. Les savants partent toujours du principe que leurs thĂ©ories sont peut-ĂȘtre fausses et quâils doivent les renforcer en les soumettant Ă des nouvelles expĂ©riences ou en les exposant Ă dâautres thĂ©ories concurrentes. De ce point de vue, la vĂ©ritĂ© ne peut jamais ĂȘtre dĂ©finitive au sens oĂč, si certaines thĂ©ories sont considĂ©rĂ©es comme vraies, car on nâa pas encore montrĂ© quâelles Ă©taient fausses, il nâen reste pas moins que le savoir absolu nâest pas atteint et que le progrĂšs de la connaissance en gĂ©nĂ©ral est susceptible dâaboutir Ă une remise en cause de que lâon considĂ©rait jusque lĂ comme vrai. En rĂ©sumĂ©, la recherche de la vĂ©ritĂ© interdit quâon puisse considĂ©rer les vĂ©ritĂ©s acquises comme dĂ©finitives. ce qui est scientifique est toujours rĂ©futable. On pourrait dire quâune scientifisation » des champs de la connaissance humaine est Ă la source du progrĂšs vers la vĂ©ritĂ©. TroisiĂšme partie. Le progrĂšs de la connaissance exige de ne pas considĂ©rer une vĂ©ritĂ© comme un dogme. Pour dĂ©velopper le point prĂ©cĂ©dent, il faut se mĂ©fier du caractĂšre dĂ©finitif de la vĂ©ritĂ©, car cela la transforme en dogme, câest-Ă -dire en un savoir Ă propos duquel il est interdit de sâinterroger. Or, le dogmatisme est lâennemi du progrĂšs de la connaissance, il la transforme en un objet de croyance et de vĂ©nĂ©ration et il bloque lâeffort de dĂ©couverte qui exige une remise en question de nos vĂ©ritĂ©s. Par exemple, mĂȘme si nous pensons bien connaĂźtre le dĂ©roulement et la signification de certains Ă©vĂ©nements historiques, il ne faut pas considĂ©rer quâil existe une vĂ©ritĂ© dĂ©finitive Ă leur propos dans le sens oĂč cela empĂȘcherait dâen amĂ©liorer la connaissance et la comprĂ©hension, un Ă©vĂ©nement Ă©tant toujours susceptible de faire lâobjet de nouvelles approches de la part des historiens. extrait dâun interview Atlantico Une expĂ©rience du CERN a montrĂ© que les neutrinos se dĂ©placent plus vite que la lumiĂšre, et donc la thĂ©orie de la relativitĂ© dâEinstein serait donc fausse ou incomplĂšte. Doit-on croire la science, si on ne peut plus croire Einstein, symbole de la dĂ©couverte et connaissance scientifique Ă notre Ă©poque ? Axel Kahn Il y a un contresens Ă mettre la science dans le domaine de la foi. On ne croit pas en un rĂ©sultat. On a confiance en un rĂ©sultat. Dire quâil est robuste ou quâil ne lâest pas. Mais on est toujours prĂȘt Ă ce que de nouvelles donnĂ©es remettent cela en cause. Ceux qui croient des rĂ©sultats scientifique ne sont pas des scientifiques, un scientifique vous dira que ce quâil propose a une haute probabilitĂ© et aujourdâhui il nây a pas dâautre Ă©noncĂ© qui lui soit supĂ©rieur. Cela Ă©tant dit, toute lâhistoire de la science permet dâĂȘtre prudent sur ce point, un scientifique par dĂ©finition est prĂȘt Ă considĂ©rer des arguments remettant en cause son Ă©noncĂ© antĂ©rieur. La science nous permet-elle de dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ© ? Ce nâest pas la vĂ©ritĂ©, câest la plus grande probabilitĂ©. Une vĂ©ritĂ© scientifique est une vĂ©ritĂ© temporaire. Câest la meilleure vĂ©ritĂ© en lâĂ©tat actuel des connaissances. Le gros intĂ©rĂȘt de la science par rapport Ă la foi, vous ne ferez jamais dâexpĂ©rience remettant en cause la virginitĂ© de Marie ou dâautres actes de foi, la vĂ©ritĂ© temporaire scientifique, selon la dĂ©finition de Karl Popper, la science est falsifiable. Une approche scientifique peut toujours confirmer ou infirmer, falsifier un fait scientifique. Un fait scientifique est une vĂ©ritĂ© scientifique temporaire quâau moment oĂč il peut ĂȘtre rationnellement validitĂ© ou rationnellement falsifiĂ©. Comment se construit la science ? La connaissance scientifique se construit par confirmation ou infirmation de toute une sĂ©rie dâun corpus de propositions. Lorsquâune proposition dâun corpus scientifique qui a Ă©tĂ© proposĂ© ne fait que sâintĂ©grer dans tous les rĂ©sultats ultĂ©rieurs complĂ©mentaires, cet Ă©noncĂ© scientifique atteint un tel niveau de probabilitĂ© quâon peut considĂ©rer quâil sâagit dâune rĂ©alitĂ©. En effet, 2+2=4 est un Ă©noncĂ© scientifique qui a peu de chances dâĂȘtre remis en cause. Câest le rĂ©sultat de la confrontation dâun Ă©noncĂ© scientifique Ă toute une sĂ©rie de donnĂ©es, dâessais, de falsification, qui aboutit Ă la vĂ©rification. La science est la meilleure rĂ©ponse que lâon puisse donner Ă un moment donnĂ©. Ce quâespĂšre la science, câest quâavec tous les Ă©lĂ©ments dont elle dispose, de proposer la meilleure solution, le meilleur Ă©noncĂ© possible Ă un moment donnĂ©, et quâil nây ait pas dâautre solution qui lui soit prĂ©fĂ©rable. Et si arrive une autre proposition qui lui est prĂ©fĂ©rable, alors elle lui sera prĂ©fĂ©rĂ©e. La science elle-mĂȘme ne peut atteindre la vĂ©ritĂ© absolue Comme lâexplique lâĂ©pistĂ©mologue Karl Popper dans son ouvrage Conjectures et rĂ©futations la connaissance scientifique progresse vers la vĂ©ritĂ© par un processus de falsification successive. Les thĂ©ories sont toujours mises Ă lâĂ©preuve. Elles ne peuvent pas ĂȘtre vĂ©rifiĂ©es mais falsifiĂ©es. La falsification est le critĂšre du vrai. Si une thĂ©orie ne rĂ©siste pas Ă cette mise Ă lâĂ©preuve, alors elle est fausse, au contraire, si elle y rĂ©siste, alors elle peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme vraie. On parlera alors non pas de vĂ©ritĂ© mais de vĂ©racitĂ© », câest Ă dire quâune thĂ©orie scientifique est vraie Ă un instant T du processus de connaissance scientifique, dans un contexte prĂ©cis oĂč lâon possĂšde certaines connaissances et certains moyens techniques. La connaissance humaine comme progrĂšs vers la vĂ©ritĂ© Toutes les connaissances humaines, quâelles appartiennent aux sciences dures » ou aux sciences molles » sont guidĂ©es par le mĂȘme idĂ©al, le mĂȘme fil dâAriane quâest la vĂ©ritĂ©. Câest la valeur suprĂȘme au cĆur du processus de connaissance. Ce qui importe donc, ce nâest pas dans quel domaine lâhomme peut atteindre la vĂ©ritĂ© mais quelles sont les mĂ©thodes pour lâatteindre. Face Ă la difficultĂ© que prĂ©sente la recherche de la vĂ©ritĂ© câest la rigueur mĂ©thodique mais aussi le pluralisme critique confrontation des savoirs, doute qui sont essentiels. La connaissance humaine, peu importe son objet, est toujours progrĂšs vers la vĂ©ritĂ©. Conclusion. Sans ĂȘtre assimilĂ©e Ă une simple opinion subjective ou Ă un point de vue relatif, une vĂ©ritĂ© ne peut pas ĂȘtre dĂ©finitive, non pas au sens oĂč il est impossible de la connaĂźtre, mais en raison des conditions mĂȘmes du progrĂšs de la connaissance de la vĂ©ritĂ© en gĂ©nĂ©ral. Ainsi ce qui est scientifique ne se rĂ©vĂšle pas toujours » vrai mais manifeste toujours cette volontĂ© de recherche rigoureuse de vĂ©ritĂ©.
Introduction Dans la Bible, JĂ©sus accomplit ce miracle de marcher sur les eaux d'un lac, puis invite son disciple Pierre Ă le suivre. Celui-ci pose un pied sur l'eau, hĂ©site, puis s'enfonce. JĂ©sus lui reproche alors "Homme de peu de foi, pourquoi as-tu doutĂ©?". Dans cet Ă©pisode, le doute est prĂ©sentĂ© comme une faiblesse digne de blĂąme. A l'inverse, c'est la foi qui apparaĂźt comme une vertu. Pierre a manquĂ© du courage d'admettre la vĂ©ritĂ©. Il est vrai que celui qui est incertain et irrĂ©solu avoue ainsi qu'il ne se sent pas capable de connaĂźtre la vĂ©ritĂ©. Mais d'un autre cĂŽtĂ©, le doute peut apparaĂźtre comme une force. Celui qui ne doute pas est peut-ĂȘtre persuadĂ©, lui, de connaĂźtre le vrai, mais il renonce ainsi Ă chercher. Le doute doit-il donc apparaĂźtre comme un renoncement, ou au contraire comme la condition de toute connaissance? I. Le doute sceptique Certains usages du doute s'apparentent Ă un renoncement Ă la recherche de la vĂ©ritĂ©, mĂȘme Ă un refus de la voir. Le doute peut passer Ă premiĂšre vue pour une faiblesse, une dĂ©faite de la pensĂ©e. Douter, c'est reconnaĂźtre que l'on ne sait pas et que l'on ne parvient pas Ă atteindre la vĂ©ritĂ©. Douter, c'est avouer que l'on ne sait pas. Lorsque le doute prend la forme d'une conclusion, il tĂ©moigne alors d'un renoncement. On renonce, devant la difficultĂ© d'un problĂšme, ou parce que l'on ne se sent pas les moyens de le rĂ©soudre. Le doute tĂ©moigne alors d'une incapacitĂ©, d'une impuissance. Les philosophes sceptiques, disciples de Pyrrhon, considĂšrent justement que l'esprit humain est incapable d'atteindre aucune connaissance certaine. La devise sceptique peut alors se rĂ©sumer dans la question de Montaigne "que sais-je?", mĂȘme pas dans l'affirmation "je ne sais rien", parce que ce serait reconnaĂźtre que l'on sait au moins une chose. Leur attitude, plus prĂ©cisĂ©ment que le doute, est celle de la suspension du jugement dans l'incertitude, on s'abstient de juger, c'est-Ă -dire d'affirmer. Ce doute est la conclusion de leur recherche. AprĂšs avoir cherchĂ© Ă acquĂ©rir le savoir, le sceptique admet qu'il est impossible de parvenir Ă des conclusions certaines. Son attitude sera donc dĂ©sormais celle du doute. La dĂ©marche du sceptique est bien une tentative qui aboutit Ă un renoncement. Le doute fait suite Ă un Ă©chec de la connaissance. Mais le scepticisme absolu, douter de tout, est impossible Ă mettre en pratique dans la vie courante. On ne peut pas vivre normalement si l'on doute de tout. Certaines certitudes sont indispensables Ă la vie quotidienne. Pourquoi sortir de son lit si l'on doute sĂ©rieusement que le monde existe? Le sceptique pourrait bien ĂȘtre accusĂ© de refuser, en rĂ©alitĂ©, certaines vĂ©ritĂ©s Ă©videntes. II. Le doute mĂ©thodique Douter de tout, ce n'est pas renoncer Ă la vĂ©ritĂ©, c'est plutĂŽt vouloir affirmer une vĂ©ritĂ©, Ă savoir qu'il n'y a pas de vĂ©ritĂ©. Cette dĂ©marche est contradictoire. On renonce Ă chercher, mais on ne renonce pas totalement Ă affirmer. Cependant, un autre usage du doute est possible, lorsque le doute est employĂ© comme mĂ©thode, comme moyen, et non considĂ©rĂ© comme une fin en soi. Descartes met en Ćuvre ce doute mĂ©thodique dans les MĂ©ditations mĂ©taphysiques. Son but dĂ©clarĂ© est de distinguer, parmi se opinions, lesquelles sont vraies. Il veut identifier les connaissances que l'on peut tenir pour vraies sans aucun risque d'erreur. Dans ce but, il commence par mettre en doute toutes ses connaissances, afin de voir si certaines rĂ©sistent Ă toutes les objections imaginables. Il reprend les arguments sceptiques les plus forts, invente d'autres arguments encore plus redoutables. Les opinions qui rĂ©sisteront Ă ces arguments-lĂ pourront ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme vraiment indubitables. Le doute cartĂ©sien est donc bien diffĂ©rent du doute sceptique. Il est un moyen, et non une fin en soi. Descartes n'est pas comme les sceptiques "qui ne doutent que pour douter". Douter n'est pas le but, c'est au contraire le signe d'un besoin de vĂ©ritĂ©s certaines. C'est un doute provisoire. Tandis que pour le sceptique, le doute prend la forme d'une conclusion dĂ©finitive, chez Descartes, il n'est qu'un moment de la rĂ©flexion au service de la vĂ©ritĂ©. Le doute n'est donc pas forcĂ©ment le signe d'un abandon. Au contraire, il est le signe d'un esprit qui cherche, et ne s'endort pas sur ses certitudes. Il n'est pas le signe d'une faiblesse, mais plutĂŽt d'une ferme volontĂ© d'aboutir. III. Le doute comme travail Le doute de Descartes est une mĂ©thode qui lui permet d'aboutir Ă des connaissances certaines. D'abord, la premiĂšre l'Ă©vidence de sa propre existence, "je pense, donc je suis". On pourra trouver que c'est peu. A partir de lĂ , Descartes dĂ©couvre l'existence de Dieu comme certaine, selon lui. On pourra se dire que le sceptique avait davantage que Descartes raison d'ĂȘtre prudent. Faut-il revenir au scepticisme? On peut dĂ©finir autrement le doute, si l'on s'interroge sur la nature de la vĂ©ritĂ©. Alain, dans un texte sur le fanatisme, montre le doute, non plus comme une conclusion scepticisme ni comme un moyen provisoire que l'on utilise une fois puis que l'on abandonne dĂšs que l'on a trouvĂ© ce que l'on cherchaitDescartes, mais comme un travail constant de l'esprit. Sa conception du doute repose sur une certaine idĂ©e de la vĂ©ritĂ©. La vĂ©ritĂ© est toujours complexe, par consĂ©quent, il faut sans cesse douter, sans cesse mettre en question son opinion, sans quoi on perd de vue la complexitĂ© des problĂšmes et l'on caricature. Le fanatisme est une forme de dogmatisme. Il croit avoir trouvĂ© la vĂ©ritĂ©, et ne la met plus en question. C'est une "pensĂ©e raidie", figĂ©e, immobilisĂ©e, alors que la pensĂ©e doit toujours ĂȘtre vivante, doit ĂȘtre animĂ©e par le doute. La pensĂ©e fanatique est unilatĂ©rale, elle ne voit qu'un cĂŽtĂ©, alors qu'il faut penser en se mettant Ă la place des autres, en essayant d'adopter aussi le point de vue de l'adversaire. Ainsi, quand on explique un texte, il ne s'agit pas de le contredire, mais de faire sienne la pensĂ©e de l'auteur, ce qu'on appelle comprendre. La pensĂ©e doit toujours ĂȘtre vivante, en mouvement. Si elle s'immobilise, elle devient une pensĂ©e morte, usĂ©e, elle se schĂ©matise. Elle devient caricaturĂ©e, elle perd sa nuance. On n'a plus une "pensĂ©e vivante" mais un "cadavre de vĂ©ritĂ©" Gide. Le fanatique, reconnaĂźt Alain, dĂ©fend parfois de belles idĂ©es. Par exemple, la libertĂ© est un bel idĂ©al. Mais si l'on dĂ©cide que la libertĂ© est Ă dĂ©fendre Ă n'importe quel prix, et que l'on cesse de chercher Ă la penser pour la dĂ©fendre, cela devient dangereux. En effet, il faut savoir de quelle libertĂ© on parle la libertĂ© consiste-t-elle Ă faire tout ce que l'on veut, Ă faire n'importe quoi? Le mot libertĂ© est sĂ©duisant, il nous plaĂźt, l'homme politique qui le prononce s'attire la sympathie de la foule. Mais il faut pour cette raison se mĂ©fier de ces mots-lĂ . Brandis comme des Ă©tendard, des emblĂšmes, ils deviennent des idoles que l'on dĂ©fend sans plus savoir ce qu'ils signifient. "Nous devons rappeler que la libertĂ© commence Ă ĂȘtre une enseigne menteuse dĂšs qu'elle se fige en idĂ©e et qu'on se met Ă dĂ©fendre la libertĂ© plutĂŽt que les hommes libres" Merleau-Ponty, Humanisme et Terreur. Celui qui se passionne pour une idĂ©e qu'il croit vraie s'aveugle, oublie de la mettre en question. Au lieu de crier "vive la libertĂ©!", Alain recommande de toujours avoir Ă l'esprit le questionnement sur la nature de la libertĂ©. Une idĂ©e, alors mĂȘme qu'elle n'Ă©tait pas fausse, le devient lorsque l'on cesse de la mĂ©diter et que l'on se contente de la rĂ©citer. Par exemple, la pensĂ©e de Marx, questionnement complexe sur l'Ă©conomie et la politique, une fois rĂ©duite Ă quelques slogans simplistes, n'a plus rien d'une pensĂ©e vivante. Il faut donc que le doute creuse toujours. On voit ici la diffĂ©rence entre Alain et Descartes pour Alain, le doute doit ĂȘtre constant, il est un effort toujours renouvelĂ©. Ce doute traduit sans doute un renoncement Ă l'idĂ©e que l'on peut atteindre, une fois pour toutes, une vĂ©ritĂ© indubitable et se reposer sur elle. Mais il n'est pas synonyme de renoncement Ă la recherche de la vĂ©ritĂ©. Il suppose au contraire que la vĂ©ritĂ© consiste dans ce mouvement mĂȘme de chercher, puisque c'est lorsque l'on cesse de chercher que l'on tombe dans l'erreur. Le doute est ainsi la condition de la vĂ©ritĂ©. Conclusion "Il n'y a que les fols certains et rĂ©solus", Ă©crivait Montaigne Essais, I, 26. C'est qu'en effet l'absence de doute, l'absence de questionnement reflĂšte un mauvais usage de la raison. Ainsi, le dogmatique s'accroche Ă une vĂ©ritĂ©, mais renonce du coup Ă chercher plus loin. Mais ce doute ne doit pas ĂȘtre une simple Ă©tape provisoire Descartes. Il ne doit pas non plus coĂŻncider avec l'idĂ©e que rien ne peut ĂȘtre connu, qu'il n'y a pas de vĂ©ritĂ©, et qu'il ne vaut donc pas la peine de chercher. Au contraire de cette attitude paresseuse, le doute doit ĂȘtre un travail permanent de l'esprit pour ne pas se reposer sur des idĂ©es tenues pour acquises une fois pour toutes. Note 1. "On peut bien faire dire extĂ©rieurement Ă sa bouche, qu'on doute de la rĂ©alitĂ© du monde, parce qu'on peut mentir; mais on ne le peut pas faire dire Ă son esprit" Arnauld et Nicole, la Logique ou l'art de penser, premier discours.
RĂ©sumĂ© du document On peut nommer doute autant l'absence de certitude que l'attitude rĂ©flĂ©chie, volontaire et critique devant ce qui se prĂ©sente comme une vĂ©ritĂ© afin de l'examiner et d'en mettre Ă l'Ă©preuve le bien fondĂ©; en tous les cas, il va s'agir de suspendre son jugement. La vĂ©ritĂ© quand Ă elle est adequatio rei et intellectus » selon saint thomas d'Aquin, une correspondance parfaite entre l'esprit qui connait et ce qui est Ă connaitre. Sommaire I. Ainsi et dans un premier temps, le doute et la v?rit? semble ?tre antith?tiques II. Nous disposons d?un ensemble de connaissances pour lesquels on ne cherche pas n?cessairement ? les interroger pour en mesurer la validit? III. Si le doute ne signifie pas renoncement ? la v?rit? mais son n?cessaire passage, il ne faudrait pas si vite penser que la partie est gagn?e Extraits [...] Le doute peut ne pas ĂȘtre un renoncement Ă la vĂ©ritĂ©. Comme absence et suspension de toutes nos certitudes, il devient en mĂȘme temps attitude choisie et murie en vue d'une mise Ă plat de l'ensemble de nos savoirs. Le doute devient une mĂ©thode d'investigation et permet au philosophe de s'intĂ©resser Ă la vĂ©ritĂ© sous toutes ses formes VĂ©ritĂ© des sens, vĂ©ritĂ© physique, vĂ©ritĂ© mathĂ©matique, existentielle douter est l'Ă©tape NĂ©cessaire de tout cheminement vers une connaissance vraie, c'est-Ă -dire indubitable puisque fondĂ©e, interrogĂ©e. [...] [...] Douter, est-ce renoncer Ă la vĂ©ritĂ© ? On peut nommer doute autant l'absence de certitude que l'attitude rĂ©flĂ©chie, volontaire et critique devant ce qui se prĂ©sente comme une vĂ©ritĂ© afin de l'examiner et d'en mettre Ă l'Ă©preuve le bien fondĂ© ; en tous les cas, il va s'agir de suspendre son jugement. La vĂ©ritĂ© quand Ă elle est adequatio rei et intellectus selon saint thomas d'Aquin, une correspondance parfaite entre l'esprit qui connait et ce qui est Ă connaitre. Ainsi et dans un premier temps, le doute et la vĂ©ritĂ© semble ĂȘtre antithĂ©tiques. [...] [...] Bien au contraire est reprendre blaise Pascal dans l'esprit de gĂ©omĂ©trie et de l'art de persuader, les mathĂ©matiques sont Ă©difiĂ©es sur un socle ou ne reposent que des Ă©vidences inscrites dans des axiomes, des postulats rendant infaillibles les dĂ©monstrations. C'est l'absence de doute qui fait des mathĂ©matiques le modĂšle de l'accĂšs Ă la vĂ©ritĂ©. Pourtant, ne peut-il ĂȘtre utile et au nom de la connaissance de remettre en question ce que l'on a pensĂ© vrai jusque lĂ . Une fois dans notre vie, ainsi que nous y invite RenĂ© Descartes, faisons-en Ă la dĂ©marche. [...] [...] Et comment, en effet, le contester ? Tous les hommes disposent des mĂȘmes sens leur offrant les perceptions du monde dans lequel ils vivent mais est-ce Ă dire que le monde, en soi, est tel que ce que nous en percevons ? Emmanuel Kant expose dans la Critique de la Raison Pure tout le cheminement de la connaissance pour nous faire comprendre que nos connaissances ne sont que relatives Ă nous-mĂȘmes. L'entendement dispose d'outils, de catĂ©gories grĂące auxquels nous ordonnons le monde et le comprenons mais cette comprĂ©hension quoique taxĂ©e de vĂ©ritĂ© ne fait que conforter l'idĂ©e selon laquelle nous nommons vrai ce qui, en rĂ©alitĂ©, nous apparaĂźt ĂȘtre tel. [...] [...] L'entendement est bornĂ© Ă des phĂ©nomĂšnes. La rĂ©alitĂ© ne semble pas limitĂ©e Ă ce que nous en percevons et ce que nous en comprenons ; ce qui explique les progrĂšs, les crises aussi des disciplines les moins contestĂ©es telles que les sciences physiques et les mathĂ©matiques. Ainsi, de douter peut au moins ĂȘtre une mĂ©thode pour accĂ©der Ă la vĂ©ritĂ© et au plus la luciditĂ© devant laquelle nous devons nous incliner. La vĂ©ritĂ©, toute relative n'en demeure pas moins effective mĂȘme si comme absolue elle ne demeure qu'un horizon indĂ©passable. [...]
.../... Transition dans ces diffĂ©rentes formes de doute, l'idĂ©e de vĂ©ritĂ© est maintenue mais de maniĂšre nĂ©gative, comme une rĂ©alitĂ© idĂ©ale Ă laquelle la raison n'a accĂšs que partiellement. Mais renoncer, n'est-ce pas finalement renoncer Ă la vĂ©ritĂ© elle-mĂȘme ? II. Renoncer Ă dire la vĂ©ritĂ© c'est renoncer Ă la vĂ©ritĂ© En effet, 1. Il n'y a de vĂ©ritĂ© que dans le jugement c'est-Ă -dire le langage ; renoncer Ă dire la vĂ©ritĂ©, c'est renoncer Ă la vĂ©ritĂ© 2. Renoncer Ă l'idĂ©ale de vĂ©ritĂ©, ce n'est pas douter ; c'est renoncĂ© Ă rechercher la vĂ©ritĂ©, Ă penser, Ă s'interroger, Ă reconnaĂźtre la pensĂ©e rationnelle comme capable d'Ă©laborer des vĂ©ritĂ©s universelles. Mots clĂ©s âą douter ĂȘtre dans l'incertitude, hĂ©siter, soupçonner. Le doute est un Ă©tat d'incertitude qui se traduit par un refus d'affirmer ou de nier. On distingue plusieurs formes de doutes - le doute scientifique le savant met Ă l'Ă©preuve ses hypothĂšses ; - le doute sceptique, radical, permanent ; - le doute mĂ©thodique, radical mais provisoire. L âą renoncer abandonner, ne plus espĂ©rer, renier. âą vĂ©ritĂ© ce Ă quoi l'esprit peut donner son assentiment, connaissance conforme au rĂ©el. Ce qui est vrai est certain, incontestable. 1 - Quand et par quoi le doute est-il justifiĂ© ? 2 - Douter, est-ce la mĂȘme chose que nier ? 3 - Trouvez des exemples oĂč douter consiste Ă renoncer Ă autre chose qu'Ă la vĂ©ritĂ©. 4 - Trouvez des exemples oĂč l'on doute au nom de la vĂ©ritĂ©. Qu'appelle-t-on vĂ©ritĂ© dans ce cas ? Le doute suspend le jugement. Mais, rĂ©server son jugement signifie-t-il un arrĂȘt dĂ©finitif dans la recherche de la vĂ©ritĂ© ? N'y a-t-il pas une maniĂšre de douter qui conduit sur le chemin de la vĂ©ritĂ© ? [Introduction] L'homme ,est un animal douĂ© de raison. La cĂ©lĂšbre phrase de Descartes qui ouvre le Discours de la mĂ©thode nous lerappelle Le bon sens est la chose du monde la mieux partagĂ©e ». Bien avant Descartes, CicĂ©ron affirmait Vivereest cogitare, Vivre c'est penser ». Cette raison cherche des certitudes. Quel est alors le rĂŽle du doute dans cettequĂȘte de la vĂ©ritĂ© ? L'exercice du doute construit-il ou fait-il renoncer Ă la vĂ©ritĂ© ? La recherche de la vĂ©ritĂ© peut-elle se passer du doute ? [I - Le doute sceptique l'errance de la raison] Le scepticisme est dĂ©fini par Lalande comme La doctrine d'aprĂšs laquelle l'esprit humain ne peut atteindre aveccertitude aucune vĂ©ritĂ© ». L'esprit se dĂ©clare incapable d'affirmer ou de nier quoi que ce soit. le scepticisme absolu des pyrrhoniens et de leurs disciples n'est pas un point de dĂ©part mais une conclusion âlaconclusion d'Ă©chec- au terme de l'aventure du avait groupĂ© les arguments sous dix titres ou tropes que Sexus Empiricus rĂ©duisit Ă cinq. Il fautconnaĂźtre ces arguments qu'on retrouve chez Montaigne, chez Pascal et chez Anatole France. a La contradiction des opinions. Les sophistes grecs frappĂ©s par la contradiction des opinions des philosophes par exemple HĂ©raclite disait que lerĂ©el n'est que changement, alors que ParmĂ©nide niait le changement aboutissent Ă la conclusion pessimiste que lavĂ©ritĂ© qui devrait ĂȘtre universelle est inaccessible. Les sceptiques ont Ă©tĂ© parfois de grands voyageurs qui, Ă forced'avoir vu les gens les plus divers professer des opinions contradictoires, adopter des valeurs diffĂ©rentes, ne croientplus Ă rien. Pyrrhon avait par exemple accompagnĂ© le conquĂ©rant Alexandre dans un grand nombre de sesexpĂ©ditions. Montaigne avait visitĂ© l'Allemagne, l'Italie, mais avait surtout dans sa librairie » voyagĂ© parmi dessystĂšmes philosophiques innombrables et tous diffĂ©rents. Pascal reprend les thĂšmes de Pyrrhon et de Montaigne VĂ©ritĂ© en deçà des PyrĂ©nĂ©es, erreur au-delĂ . » b La rĂ©gression Ă l'infini. Une vĂ©ritĂ© ne peut pas ĂȘtre acceptĂ©e sans preuves comme telle car il n'existe pas un signe du vrai comparable Ă la marque imprimĂ©e sur le corps des esclaves et qui permet de les reconnaĂźtre quand ils sont en fuite. » Mais si jepropose une preuve pour une affirmation, le sceptique me dira Prouve ta preuve ». ainsi la preuve qu'on apportepour garantir l'affirmation a besoin d'une autre preuve et celle-ci d'une autre Ă l' connaĂźtre la moindre chose je suis d'autre part contraint de remonter Ă l'infini, c'est-Ă -dire de mettre ce donnĂ©en rapport avec une infinitĂ© d'autres faits. Car chaque chose est relative Ă toutes les autres et pour connaĂźtre lemoindre objet il faudrait connaĂźtre son rapport avec tout l'univers. Nous ne connaissons le tout de rien, ce quirevient Ă ne connaĂźtre rien du tout. c La nĂ©cessitĂ© d'accepter des postulats invĂ©rifiables. Ne pouvant remonter de preuve en preuve Ă l'infini, l'esprit accepte toujours sans dĂ©monstration un point de dĂ©partqui est une simple supposition et dont la vĂ©ritĂ© n'est pas garantie. d Le diallĂšle les uns par les autres. Il n'est pas possible de raisonner en Ă©vitant les cercles vicieux ». Ainsi, je dĂ©montre que a est vrai en supposant best vrai et je dĂ©montre que b est vrai en supposant que a est vrai. Je commets un cercle vicieux en dĂ©montrant lesunes par les autres des propositions dont aucune n'est fondĂ©e a priori. Le cercle vicieux par excellence est celle-ci pour prouver la valeur de ma raison, il faut que je raisonne, donc prĂ©cisĂ©ment que je me serve de cette raison dontla valeur est en question ! Nous voilĂ , comme dit Montaigne, au rouet ». e Toute opinion est relative. L'homme est la mesure de toute choses » formule qu'Anatole France interprĂ©tait ainsi L'homme ne connaĂźtra de. »
douter est ce renoncer à la vérité